« Un projet accepté, partagé et bien compris de tous », selon le maire Mathieu Moreaux, remplace le site d’extraction de barytine.
© (Photo NR, Thierry Roulliaud)
Chaillac. Sur la terre ocre, 44.000 nouveaux panneaux photovoltaïques convertissent la lumière du jour en électricité. Une nouvelle centrale photovoltaïque de 16 hectares a été inaugurée le 26 juin.
Je suis en avance sur l’environnement. L’ancien maire de Chaillac et vice-président du conseil départemental, Gérard Mayaud, en viendrait presque à usurper le surnom de « Monsieur 100.000 volts » à Gilbert Bécaud. Avant de couper le ruban, il confie « une certaine émotion après avoir été l’initiateur du projet » de la centrale solaire.
L’équipement, implanté sur les terres ocre de l’ancienne mine de barytine, a été inauguré, vendredi 26 juin, sous un soleil de plomb. « Il y a eu une vraie volonté politique d’assurer la transition énergétique », récapitule Mathieu Moreaux, nouvel édile de Chaillac et héritier local de Gérard Mayaud. « Nous avions un terrain inexploité », depuis l’épuisement du gisement de barytine en 2006, là où construction et agriculture sont interdites.
Une trentaine d’années d’exploitation envisagée
« La collectivité était “ moteur ” et nous avons identifié le potentiel du site en 2011 », explique François Trabucco, directeur général de VSB énergie nouvelles. Chaillac devient le plus grand parc photovoltaïque de l’entreprise nîmoise.
« Chaque projet est une aventure », s’amuse le directeur général en références aux retards occasionnés par la découverte d’amphibiens, d’orchidées rares, l’enfoncement des panneaux dans le terrain boueux ou encore des difficultés d’approvisionnement en matériaux.
« On finance, on construit, on exploite et on assure la maintenance », explique le directeur général de VSB. L’entreprise a obtenu un tarif d’achat de son électricité de 63 € du mégawatt/heure auprès de la Commission de régulation de l’énergie.
La condition nécessaire à l’obtention de ce tarif ? Le choix de panneaux peu polluants lors de leur fabrication. « Ceux-ci sont assemblés en France », précise François Tabucco. Même si « les cellules, elles, sont fabriquées en Chine ».
L’engagement signé avec EDF porte sur 20 ans. « A minima, VSB va s’occuper de cette centrale sur cette période. Selon nos diagnostics et nos retours d’expérience, nous allons l’exploiter une trentaine d’années. »
« Ce projet n’occasionne pas de gêne visuelle », souligne Mathieu Moreaux, le nouveau maire. Parmi, les invités à l’inauguration figurent quelques-uns des 450 « riverains partenaires » qui ont investi collectivement 550.000 € dans cette centrale solaire via une plateforme de financement participatif.
Gérard Mayaud leur a fait part de sa prochaine ambition : la fabrication d’hydrogène destiné à des vélos à… hydrogène. « N’oubliez pas ce projet. Et ne vous le faites pas piquer », a intimé l’élu, rechargé à bloc.