
Christelle, 48 ans, se bat contre une maladie du cœur depuis maitenant seize années.
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Chaillac. Chistelle, 48 ans, est en attente d’une greffe du cœur. Privée de revenus, elle demande une meilleure reconnaissance de son handicap.Depuis 2006, Christelle, habitante de Chaillac, se bat contre une grave maladie du cœur. Suivie par l’hôpital Trousseau de Tours (Indre-et-Loire), elle est la liste d’attente pour une greffe. « Je peux être appelée à tout moment. De même, un télétransmetteur est installé chez moi, il enregistre les données de mon cœur. » Très diminuée physiquement, Christelle « ne veut pas montrer aux gens » sa maladie : « Je reste forte et je refuse d’être appareillée. »
« Pas assez d’argent pour m’alimenter »
Mais pour cette ancienne employée de supermarché, contrainte d’arrêter de travailler à cause de sa maladie, la vie devient chaque jour plus dure.
« Je touche l’allocation handicapé, qui est à 900 € par mois. Mais je dois prendre beaucoup de médicaments pour mon traitement, qui ne sont pas tous remboursés parce que je ne peux pas prendre que du générique. » Avec son loyer et ses factures, Christelle n’arrive pas à joindre les deux bouts. « Mes frais médicaux tardent à être remboursés mais en attendant, je dois tout payer. Je joue sur les remboursements, mais je n’y arrive plus. » Pour s’en sortir, Christelle s’est remise à travailler, en douceur, l’été dernier. « J’ai vendu du pain à la boulangerie du village, je faisais vingt-huit heures par semaine. J’avais un contrat, je justifiais ma présence pour être sûre que ça ne m’enlèverait pas mes droits. Mais ils m’ont quand même été retirés. » Démunie, Christelle a alors alerté son assistante sociale « mais elle n’a rien fait », a contacté la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) et a écrit des courriers à différents officiels du département pour alerter sur sa situation.
« Ça devient très difficile. On menace de m’expulser de mon logement, de me couper l’électricité alors qu’un appareil indispensable pour ma santé est installé. Je n’ai pas assez d’argent pour m’alimenter et cela aggrave mon état. »
Alors que Christelle pratiquait le vélo d’appartement pour entretenir son cœur, elle n’en est désormais plus capable. « Je suis faible, les médecins à Tours disent que je devrais me déplacer en fauteuil roulant, mais j’ai encore mon ego. Alors je marche, un peu. C’est tout ce que je peux faire. »
Christelle se considère « victime du système » et aimerait qu’on entende son cri du cœur. « Les malades comme moi ne devraient pas avoir à se battre avec l’administration pour pouvoir vivre. »