Trois mois après ses adieux à la docteure Mardare, le maire de Chaillac continue de chercher son successeur.
© (Photo archives NR)
La disparition de la docteure Mardare a laissé des cœurs meurtris et des patients sans médecin. La commune peine à trouver un ou une remplaçant(e).
Dans la commune de Chaillac, la cicatrice est encore perceptible. Trois mois après le tragique décès de la docteure Monica Mardare dans son cabinet, les habitants peinent à faire le deuil. Et la continuité des soins s’avère problématique.
Pour Mathieu Moreaux, le maire de la commune, la situation semble bloquée. « Nous avons consulté le fichier des remplaçants du Conseil de l’Ordre des médecins, mais aucun n’était disponible, explique-t-il. Nous avons ensuite été en relation avec l’Agence d’attractivité de l’Indre, mais il n’y a pas de solution à court terme. »
Un projet de maison pluridisciplinaire
La situation est d’autant plus complexe que Mathieu Moreaux ne doit pas chercher un seul mais deux médecins, puisque le second praticien de la commune, le docteur Bitard, pourrait partir à la retraite fin 2022. « Il est plus difficile d’attirer des médecins de Roumanie, désormais, l’État ne les laisse plus partir si facilement », indique le maire.
Il est aussi compliqué de faire appel au vivier local de jeunes praticiens. Le maire pointe un blocage entre les facultés de médecine de Limoges (Haute-Vienne) et de Tours (Indre-et-Loire) : « Nous sommes plus proches de Limoges, mais puisque nous ne sommes pas dans la même région, ils n’ont pas la possibilité de venir faire leurs stages ici. Et à Tours, les étudiants vont vers des lieux plus proches. » Quant à faire venir un médecin salarié, « pour l’instant nous n’avons pas de locaux disponibles pour l’accueillir ».
Difficile, donc, d’envisager une solution dans l’immédiat. En attendant, les docteurs aux alentours tentent d’absorber les patients, mais la situation reste compliquée. « Il y a des personnes âgées, avec des pathologies chroniques problématiques. Pour eux, nous arrivons à assurer la continuité des soins, mais pour les bobos de tous les jours, c’est beaucoup plus compliqué. »
La communauté de communes Marche occitane-Val d’Anglin, dont Mathieu Moreaux est aussi président, a cependant pour projet d’ouvrir une maison pluridisciplinaire, dans les trois prochaines années. « Hasard du calendrier, ce projet a été approuvé en juillet, le même mois que le décès du docteur Mardare, indique-t-il. Mais, plutôt que de se battre entre communes pour avoir un médecin, nous voulons travailler ensemble pour assurer l’accès aux soins. »
PRATIQUE
Le conseil départemental de l’Ordre des médecins indique qu’il va mettre en place trois après-midis de restitution des dossiers médicaux des anciens patients de la docteure Mardare.
Ils auront lieu les 4, 18 et 25 novembre, de 14 h à 17 h, dans la salle de réunion du conseil municipal, à la mairie. Il faudra se munir d’une pièce d’identité le jour de la restitution.
Pour les personnes qui souhaitent récupérer leur dossier médical, elles sont invitées à prendre contact avec le conseil départemental au 02.54.34.36.91.