Au moins six communes ont pris des arrêtés interdisant le fauchage et toute activité pouvant être la cause d’un début d’incendie.
Bélâbre, Lignac, Parnac… De nombreuses communes du département ont choisi de prendre des arrêtés interdisant fauchages, broyages, élagages, écobuages et autres travaux intenses de la végétation. Mathieu Moreau, maire de Chaillac, explique : « On a pris cet arrêté pour deux raisons. D’abord parce que le souvenir de ce qui s’est passé à côté, l’incendie à Lignac, l’an dernier, on l’a tous gardé en tête. Ça a eu de lourdes conséquences pour les habitants et les agriculteurs. En tant qu’élus, nous sommes là pour protéger la vie des administrés. La deuxième raison, c’est qu’en une semaine on a eu trois départs de feu dans la commune, à cause de négligences. Souvent, les erreurs ne partent pas de mauvaises intentions mais ça ne sert à rien de prendre des risques. »
Les retours sont là, « certains agriculteurs m’ont dit que c’était excessif, tout le monde est aussi pris par les contraintes de son emploi du temps. Mais là, pour moi, trois départs, c’était trop ».
« Trois départs de feu en une semaine »
Depuis, la gendarmerie est intervenue pour un rappel à l’ordre d’un exploitant qui fauchait son champ. « C’est ennuyeux en revanche quand ce type d’arrêté est utilisé dans des querelles de voisinage », regrette le maire qui s’est rendu compte de démarches visant à des « règlements de comptes ». Mathieu Moreau ne connaît pas encore la date de la fin de l’arrêté. « Dans l’idéal, il faudrait plusieurs jours de pluie un peu fine pour vraiment humidifier la terre, le problème des pluies d’orages c’est que tout est tellement sec que l’eau ruisselle comme sur du bitume. »
Sa décision a été suivie dans les communes voisines : « Ça a fait l’objet d’échanges à la communauté de communes. On s’est dit que si on voulait être cohérents, il fallait une action conjuguée. D’autant qu’il y a certaines parcelles qui se trouvent à cheval sur deux communes. »
Frédérique Vrignat, maire de Chalais : « On a toujours en tête le traumatisme de l’été dernier et la préfecture nous a envoyé plusieurs avis d’appel à vigilance. Compte tenu de ce que la commune a vécu l’an dernier, on n’a pas voulu faire prendre de risque à la population. » La commune a pris un arrêté identique à celui de Chaillac, avec, en revanche, une tolérance pour certaines parcelles. « Les exploitants doivent venir en mairie présenter les parcelles qu’ils voudraient faucher : celles en bord de rivière ne sont pas brûlées par la sécheresse par exemple. »
Les adjoints de la municipalité doivent se réunir la veille de la fin du premier arrêté. « Je pense qu’il sera prolongé », explique Frédérique Vrignat. Dans la commune, c’est l’entreprise des cabanes de Chanteclair qui avait été la plus touchée par le sinistre, l’une de ses cabanes avait été entièrement détruite.